Art Paris 2024 : nos 5 coups de coeur à la foire d'art contemporain

Publié le 05 Apr 2024

L’incontournable foire d’art contemporain Art Paris revient pour une 26ème édition au Grand Palais Éphémère ! Avec ses 136 galeries originaires de 25 pays, la foire d’art contemporain la plus attendue de la capitale prend place du 4 au 6 avril 2024


Cette année, deux thématiques sont à l’honneur : 

  • Fragiles utopies. Un regard sur la scène française par Éric de Chassey : 21 artistes sélectionnés par le directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art délivreront un aperçu de la scène artistique nationale.

  • Art & Craft par Nicolas Trembley : le critique d'art et commissaire d'expositions interroge le rapport des artistes modernes et contemporains aux savoir-faire artisanaux.


La foire présentera également des sections dédiées aux expositions monographiques et aux jeunes galeries émergentes.

 

Avec plus de 900 artistes exposés, Art Paris s’impose comme le point de rendez-vous immanquable pour dénicher les talents à collectionner.

Les coups de coeur Misancene à Paris+ par Art Basel

 

Découvrez les 5 œuvres qui ont retenu l’attention des Art Advisors Misancene. 

Bao Vuong représenté par A2Z Art Gallery

Bao Vuong, The Crossing 240, 2024

Né à la fin des années 70, Bao Vuong est originaire du delta du Mékong, au sud du Vietnam. Âgé d’un an seulement, ses parents et lui fuient leur pays meurtri par la guerre sur un bateau de fortune. Sa famille fait partie des milliers d’exilés baptisés “boat people”. Au fil de l’eau, ils se réfugient finalement en France, où Bao Vuong étudie l’art, à Toulon et à Avignon. 

Des années plus tard, Bao Vuong retourne dans son pays natal et tente de renouer aves ses racines perdues. Il commence par utiliser du goudron pour matérialiser le souvenir olfactif de l’odeur du moteur de la cale dans laquelle ils ont été enfermés. Naturellement, la peinture à l’huile noire s’est imposée. Peints au couteau, ses tableaux reconstituent l’océan ténébreux qui s’offre aux exilés, une matière épaisse et dramatique, naviguée avec le vague à l’âme. Des reflets de lumière viennent redonner de l’espoir à cet horizon lointain. 


“Les vagues sont de plus en plus grosses, ça me permet d'avoir ce côté méditatif. Je suis en connexion avec les personnes qui ont vécu ce drame comme si elles guidaient ma main.”
Bao Vuong

Souad Abdelrassoul représentée par Circle Art Gallery

Souad Abdelrassoul, Yellow Cross, 2022

Née en 1974, Souad Abdelrasoul vit et travaille actuellement au Caire en Egypte. Diplômée des Beaux-Arts et d’un doctorat en Histoire de l'Art Moderne, elle pratique les médiums du dessin, de la peinture, de la sculpture et du design. 

 

Souad Abdelrassoul représente des figures métamorphosées, surréalistes, dont la beauté ne réside pas dans l’apparence physique mais dans la similitude entre l’humain et la nature qui l’entoure. Ainsi, elle questionne notre perception du corps distinct de son environnement en mettant en lumière son intime intrication. Elle exalte la notion de vie, de féminin, d’affect presque animal. 

 

“Nous faisons partie de la terre et la terre fait définitivement partie de chacun de nous. Des figures ressemblant à des arbres, des veines et des artères ramifiées et des personnages monstrueux ressemblant à des insectes se mêlent sur les toiles et les bustes pour rappeler aux spectateurs le lien vital qui existe entre l'intérieur de l'être humain et son corps.”
Souad Abdelrassoul

Juliette Agnel représentée par Clémentine de la Féronnière

Juliette Agnel, Taharqa et la nuit #14, 2019

Juliette Agnel, née en 1973, est une photographe française. Elle s’est vu décerner en 2023 le prix Niépce Gens d'images. 

 

Juliette Agnel possède une approche philosophique de la photographie, qui est pour elle une quête de la compréhension du monde. A travers son objectif, elle explore le ciel, le cosmos, les forces telluriques. La nature se dévoile sous un prisme mystique. Son sujet réel relève de l’invisible, elle transmet une émotion intérieure. Ses images sont empreintes d’un calme atemporel.

 

« L’art qui me touche tient à cette relation du réel à l’invisible, à ces forces qui nous entourent mais que nous ne voyons pas. C’est une autorisation de croire à un absolu. Au Groenland, au Soudan, dans le pays Dogon ou dans le Finistère, c’est la même quête que je poursuis inlassablement : saisir ce qui nous unit en profondeur, en rappelant que le corps de l’homme est un fragment signifiant du cosmos. »
Juliette Agnel

Barthélémy Toguo représenté par la Galerie Lelong & Co

Barthélémy Toguo, Tree-body protecting the Universe, 2022

Barthélémy Toguo, né en 1967, est un artiste camerounais. Diplômé des beaux-arts d'Abidjan en Côte d'Ivoire, il étudie à l'École supérieure d'art de Grenoble puis aux beaux-arts de Düsseldorf. C’est un artiste multimédia qui travaille la vidéo, la gravure, la photo, la peinture, le dessin ou encore la sculpture.

 

Il est engagé dans la visibilisation des arts africains et le dialogue entre le Nord et le Sud. Son œuvre est politique et interroge les dysfonctionnements du monde contemporain tels que l’exil, la destruction de la nature et les inégalités sociales. Ses oeuvres célèbrent la fusion entre corps et nature, Nord et Sud, dans la volonté de recréer une harmonie globale. En 2013, il crée la fondation Bandjoun Station.

 

« Mon idée avec Bandjoun Station était de marier l’art classique africain et l’art contemporain mondial, d’exposer ces œuvres dans un même espace, sans ghettoïsation ou hiérarchie de valeurs. […] C’est ainsi que Bandjoun Station deviendra un carrefour, un véritable lieu de rencontre entre l’art classique et l’art contemporain ».  
Barthélémy Toguo

Kassia Borges représentée par Salon H

Kassia Borges, Na Hene Waka, 2024

Kássia Borges, née en 1963, est une artiste brésilienne plasticienne, chercheuse, enseignante, commissaire d’exposition au MASP (São Paulo) et militante autochtone. 

 

A travers sa carrière, elle réfléchit à la place des femmes autochtones, artistes et militantes, dans le Brésil d’aujourd’hui. La question des origines, de la femme et de la généologie parcourent son oeuvre fortement influencée par sa culture. Elle s’inspire de la poterie traditionnelle du peuple Karajá ou des chants traditionnels Huni Kuin, pour donner vie en peinture aux visions provoquées par la prise d’ayahuasca, une plante ingérée lors de cérémonies spirituelles.

 

"Aujourd’hui la résistance ne se fait pas sans les femmes."
Kássia Borges Karajá

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Cover : Art Paris 2024 © Marc Domage