Comment est fixé le prix d'une œuvre ?

Publié le 24 Mai 2023

Comment est fixé le prix d’une œuvre ? Voici une question épineuse qui intéresse autant les artistes que les amateurs·rices d’art ! 

Déterminer le prix d’une œuvre n’est jamais un exercice évident pour qui débute dans le monde de l’art.

Défini par l’artiste lui-même ou son marchand, le coût d’une œuvre est le fruit d’un ensemble de facteurs plus ou moins tangibles et complexes allant du prix du matériau à l’augmentation de la demande.

En effet, le prix d’une œuvre n’est pas un grand jeu de roulette hasardeux, il répond à une logique que nous vous expliquons dans cet article !

Les critères pour fixer le prix d’une oeuvre

Si le prix d’une œuvre peut parfois paraître subjectif et aléatoire, il existe bel et bien des critères d’établissement d’un tarif juste et mesurable.

Le coût du matériel

© Soraya Babaie, Céleste, peinture à l'huile sur toile

Commençons par le commencement : la matière première. Toute œuvre est créée à partir de certains matériaux, leur préciosité ainsi que leur technicité vont déterminer en partie le coût de l'œuvre. La complexité du matériau se conjugue à l’ingéniosité nécessaire à sa bonne utilisation. Le savoir-faire et la durabilité de l'œuvre entrent alors en jeu.

Quelques exemples : 

  • Une peinture à l’huile sera plus onéreuse qu’une peinture à l’acrylique, qui sera elle-même plus chère qu’une œuvre au fusain ou aux crayons. 

  • Une sculpture en marbre vaudra plus qu’une sculpture en bois ou en terre. 

  • Une photographie imprimée sur papier sera moins chère que celle sur panneau d’aluminium. 

À noter : Si l’oeuvre est vendue encadrée, et selon la qualité de l’encadrement, cet élément sera pris en compte dans la tarification de l’oeuvre.

La dimension de l'oeuvre

Grille de calcul des tailles de châssis standards

Plus l'œuvre est grande, plus son coût sera élevé. Il est possible de se référer au tableau ci-dessus, suivant un système de points au coût proportionnel à la taille de l'œuvre

Par exemple :
- 1 point = 20€ (il s'agit d'une moyenne) 
- L’oeuvre mesure 19x27cm en format Paysage
- Elle correspond donc à la ligne n°3 du tableau 
- Le calcul à effectuer est donc de 3 x 20 = 60
- La base tarifaire du tableau est de 60€, auxquels les autres facteurs pourront être ajoutés (technique, notoriété…).

La cote de l’artiste

© Christie's

Le coût de l'œuvre d’un·e artiste débutant·e ne sera naturellement pas égal à celui d’un·e artiste établi·e. Il convient de faire évoluer ses tarifs au gré de son ascension dans le monde de l’art (participation à une grande foire d’art, achat par un·e collectionneur·se, ventes aux enchères fructueuses, représentation par un agent…).

C’est ici qu’intervient la notion de parcours de l’artiste. Le nombre d’expositions personnelles et collectives, nationales et internationales, les prix remportés ou les ventes aux enchères sont autant de consécrations dans la carrière de l’artiste qui viennent prouver son talent et augmenter sa cote, donc le prix de ses œuvres. C’est la loi du marché, celle de l’offre et de la demande, qui va expliquer la croissance des prix.

À noter : Le coût des œuvres d’un·e artiste doit être évolutif et ne jamais régresser, au risque de ternir sa légitimité. En ce sens, une œuvre doit également être proposée au même montant quelle que soit la plateforme de vente. 

La qualité visuelle de l'oeuvre

© Jeff Koons, Balloon Dog, par Ted Soqui/Corbis via Getty Image

Nous ne parlons pas ici de l’idée de “beauté”, parfaitement subjective. Toutefois, une œuvre doit présenter une forme de qualité visuelle : harmonie des couleurs, complexité du dessin, intelligence de la composition…

Bien entendu, cela ne signifie pas qu’une œuvre réussie est celle qui représente de manière fidèle son sujet, auquel cas seule la peinture figurative n’aurait de légitimité. Qu’il s’agisse de street art, d’art brut ou encore de pop art, chaque courant artistique comporte un historique et des codes. La qualité visuelle de l'œuvre découlera de sa capacité à les respecter, ou à les perturber sciemment. 

En effet, l'histoire de l'art comporte des exemples majeurs dans les deux cas de figures. L'incarnation du Beau a fait le succès de Léonard de Vinci durant la Renaissance, qui ne manquait guère de commandes. D'autre part, l'artiste contemporain Jeff Koons a plus d'une fois secoué le monde de l'art avec ses oeuvres néo-Pop tout en devenant l'un des artistes les plus chers au monde. 

Le temps investi par l'artiste

© Yayoi Kusama, Net-No. 2 Yellow, 1960

Plus l’artiste investit de temps dans la création d’une œuvre, plus le coût de celle-ci augmente. Oui, mais… Cette règle n’est pas une science exacte. Certaines œuvres abstraites à l’exécution rapide peuvent valoir davantage qu’une œuvre ayant nécessité des mois de travail minutieux. Ce qui peut parfois paraître frustrant a toutefois une explication.

Contrairement aux apparences, une œuvre d’art abstrait dont le visuel semble simple a parfois nécessité beaucoup de temps, non pas lors de l’exécution du geste créateur de l'œuvre en elle-même, mais lors des années d’entraînement de l’artiste.

De la même manière qu’un athlète parvient à première vue sans effort à battre un record de vitesse, l’artiste a exercé sa main des centaines de fois pour parvenir à sa maîtrise ! 

S'imprégner du monde de l'art 

© Stephane De Sakutin/Agence France-Presse — Getty Images

Enfin, la réalité du terrain restera le meilleur juge. Visitez autant que possible les galeries physiques ou digitales, les foires d’art contemporain. Vous aiguiserez ainsi votre œil en observant les œuvres et leurs tarifs et comprendrez davantage les tendances phares qui ont la cote… 

Il est également possible de faire appel à des conseillers·ères expert·e·s du secteur qui répondront à toutes vos questions et partageront leur expertise. 

Vous aimeriez acheter une œuvre de notre catalogue mais désirez des détails sur son prix ? Contactez sans plus attendre notre équipe d’Art Advisors !

 

Cover © NICI JOST/ART BASEL