Meet your artist : Martin Gendre

Publié le 09 Nov 2022

Rencontre avec Martin Gendre, peintre du souvenir 

Inspiré par ses voyages et ses photographies, Martin Gendre réinvente sur toile des instants de vie éphémères. La dolce vita voilée de nostalgie se manifeste dans ses oeuvres par un univers en demi-teinte, évoquant les vacances et le temps qui passe...

Découvrez le portrait de Martin Gendre, un talentueux artiste figuratif français !

Comment as-tu commencé à peindre ?

Je m'appelle Martin Gendre, j'ai 45 ans. J'ai fait les Beaux-Arts après un lycée technique de dessinateur-maquettiste. J’ai commencé la peinture en troisième année. J'ai aussi un père peintre, donc j'ai toujours vécu des week ends arts plastiques, musées, etc. 

J’ai toujours un peu dessiné. Aux Beaux-Arts, au début, je dessinais beaucoup. Avant de commencer la peinture, je faisais beaucoup de croquis, de dessins, comme un petit journal intime. Je tenais des carnets de croquis, donc je pouvais dessiner toute la journée, tout le temps. Puis j'ai commencé la peinture, et en commençant la peinture, j'ai un peu arrêté de dessiner. Je pratique toujours un petit peu, mais moins...

Tout ça vient quand même de mon père, car j’ai commencé à peindre d’après photo. Il prenait beaucoup de photos argentiques, qu'il tirait lui-même. On faisait ça aussi avec lui, du développement de photos. J'avais tout un stock de photos en noir et blanc et j'ai commencé comme ça, à prendre une photo comme modèle et à la reproduire sur une toile. C’était une sorte de grand saut pour moi, parce que je ne savais pas trop quoi faire aux Beaux-Arts. 

Au début, quand on arrive, on nous propose de toucher à tous les médiums, donc on essaye, on tâtonne. Puis je faisais des trucs qui n’avaient rien à voir, de l’accumulation d'objets, des choses un peu obsessionnelles, bizarres… Et finalement, c’est toujours un peu ça. Je reviens toujours à ces vieilles photos. C'est un cycle, une sorte de boucle.

Quelles sont tes thématiques privilégiées ? 

Les premiers sujets, c’était vraiment l'enfance, parce que mon père nous prenait en photo mon frère et moi, ma mère, en vacances. Et c'est pas mal resté, ce sujet-là : les vacances, la plage… l'enfance. C'est quand même souvent lié à ma vie, mes proches. Quelque chose d’assez autobiographique. Ce sont soit des photos que j’ai prises, ou que des potes ont prises pendant ces moments de vie.

C'est figuratif, mais pas vraiment réaliste parce que je m’évade… En fait, je pars d'un moment de dessin, de figuration, donc je prends une photo et je fais une mise en place avec ça. Et après, parfois, je rends le tout un peu abstrait, en effaçant la réalité de la photo ou en faisant des collages d'une association de couleurs qui à la fin ne forment plus une image réaliste.

Quelles sont tes plus grandes sources d’inspiration ?

Moi, j'aime bien la peinture classique, la figuration classique, de la Renaissance à des plus modernes, des contemporains aussi. Mais c'est vrai que j'aime bien l'Italie. L'Italie, c'est vraiment le pays de la peinture. Il y a des peintures dans toutes les églises. Il y a le couvent San Marco à Florence, où il y a de petites cellules de moines, peintes par Fra Angelico. C’est super cet endroit. J’adore ce peintre, il est très moderne. Et j’aime bien, en Italie, de pouvoir voir des peintures en contexte, dans les églises, des fresques, des plafonds monumentaux. 

J'avais un prof qui m'avait parlé des textes de Deleuze, qui avait écrit “Logique de la sensation”. Il avait fait des comparaisons avec des peintres plus anciens, dont Fra Angelico d'ailleurs. Et ça m'avait beaucoup intéressé cette corrélation entre deux peintres hyper éloignés dans les époques et en même temps assez proches picturalement. Et Bacon, oui, ça m’avait mis une bonne claque...

Le voyage m'inspire pas mal. En voyage, je dessine beaucoup, je fais des croquis. Donc je vais davantage être en disponibilité d’inspiration que dans le quotidien, où finalement, je suis dans mon atelier, dans mon univers.